Et donc cette semaine Tantine a été faire un ch'ti stage
d'enduits muraux chez le monumental et inénarrable Maurice Mumenthaler,
alias Momo le maître de la chaux.
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Artisan de renommée internationale et d'origine suisse, staffeur,
enduiseur, plafonneur. Un cur et des mains en or. Le fils naturel
de Michel-Ange et de la Castafiore. Avec une voix qui porte à
travers les murs et les étages
" VINCENT ?! "
Vincent c'est l'ange gardien de Momo, l'il et l'oreille attentive.
La main agile prête à agir. Il fait tout, même
le café.
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Entre l'atelier de mosaïque, celui de staff, de peinture, d'enduits,
de maquette, la bétonneuse, les tonnes de sables, de plâtre
et les des dizaines de personnes qui défilent chaque semaine, c'est
un ange indispensable.
Parce qu'ici se mélangent, outre le sable, les ufs et la
chaux - plafonneurs, orthodontistes, infirmières, décorateurs,
enduiseurs et femmes de salon
car tous veulent savoir : c'est quoi
La Chaux? Bonne question.
Pour expliquer à des ministres - potentiellement subsidiaires
(cest lopposé de principal, peut-être «
dispensateurs potentiels de subsides » ?) - Momo a développé
un système pédagogique intéressant : tu invites 50
cravatés chics et leur cour (200 personnes); tu sers des huîtres
et du champagne; et surtout tu bricoles dans un coin (bon, faut être
un sacré bricoleur, mais c'est un mec motivé, Maurice) un
chaudron magique pouvant atteindre 900°.
Après, tu invites tes invités (hôtes ?) à
jeter leurs coquilles dans ton poêle, et hop, une fois cramées
que reste-t-il ? Du carbone et du calcium purs ! De la chaux vive en fait,
capable de te ronger la chair et les os. Alors, pour l'éteindre
et la calmer, tu verses de l'eau dessus .
Et là, ton bazar il se met à bouillir tout seul à
100° pendant plusieurs minutes , et si tu verses de l'eau chaude,
ta cuve entre en ébullition tellement fort que ton assureur te
bannit à jamais s'il voit ce truc. N'empêche, les boîtes
de conserve auto-chauffantes, c'était elle, la chaux vive, entrant
en contact avec l'eau, elle bouillait et chauffait le fer blanc, et tu
mangeais ton cassoulet fumant.
Donc la chaux vive, hormis pour faire disparaître ta belle-mère,
n'a pas d'utilité connue. Mais une fois éteinte, c'est-à-dire
noyée dans l'eau depuis au moins 3 semaines ( 1 kilo de chaux/3
litres d'eau), tu obtiens une crème tellement onctueuse qu'on en
mangerait (mauvaise idée ça).
Additionnée à du sable, tu enduis ou « dresses »
tes murs avec ce mélange.
Une fois sec, c'est redevenu de la pierre. Dingue.
Et donc tu finis par tartiner tes coquilles d'huître avec du sable
sur tes murs, ce qui est tout de même d'une poésie totale.Même
tu peux rajouter un uf ou de la bière et là on frise
le fantasme esthético-gastronomique.
Et puis tu peux inviter tes potes écolos : plus bio comme système
tu meurs.
Au toucher, l'aspect final est nacré ou moiré.Maurice parle
d'une sensualité torride, les amateurs apprécieront.
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Et donc chez Momo; tu apprends à faire ton évier tout
seul comme un grand, à "dresser" des murs à
la taloche (et ils sont pas toujours obéissants), à
sculpter des couches d'enduits divers, à les faire briller
dans le soleil avec sac plastic et j'en passe... |
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... donc c'était super !
Malheureusement l'IFPME qui chapeaute les cours est une école
financièrement au bord du gouffre.
On investit beaucoup aujourd'hui dans les technologies de pointe, super
! Mais j'ai du mal à comprendre pourquoi des systèmes (chaux/sable)
qui ont largement fait leurs preuves...(puisque vieux de plus de 4000
ans et c'est encore debout) tombent dans l'oubli bien que les productions
industrielles ne les surpassent pas (que restera-t-il de nos constructions
dans 2000 ans?).
Citoyens, revenir à la chaux ça l'fait bien !
Tantine
Aout 2004
PS: Maintenant la mode est au " Taddelakt
", dont la composition particulière est d'ailleurs due à
la mauvaise cuisson de pierres de chaux très argileuses. Monsieur
Coco Polizzi que j'avais interrogé à ce sujet à Agadir
il y a 4 ans m'avait répondu à propos du Taddelakt et de
l'engouement pour ce produit : " C'est comme mettre un bidet dans
votre salon ", tant ce type d'enduit n'était utilisé
autrefois qu'a contrecur à cause de sa médiocrité
(faïençage). Puis, trouver en suffisance en Belgique, de la
chaux de Marrakesh, bonne chance.
Ajoutons que le climat n'est pas exactement le même qu'au Maroc
(sans blague!) et que le produit se comporte donc très différemment.
Techniquement: "et les pièces d'eau ? "
Bien sur les joints des carrelages s'accommodent mal du ruissellement
de l'eau calcaire. Donc une surface plane et surtout cirée glisse
mieux, logique. Mais surtout, le plâtre ne doit pas être la
base de dressage du mur !
C'est le plâtre qui fait mauvais ménage avec l'eau, qui pourrit
et ce désagrège. Le truc, c'est l'enduit de base, sur vos
blocs en béton ou en briques :Il doit être un mélange
sable/chaux en pâte, super pour réguler la flotte.
Après on peut exécuter n'importe quel enduit à la
chaux magnifique et résistant pour peu qu'on le cire régulièrement.
Maurice
Mumenthaler - La main , l'outil , la tradition
Cours et Stages
50 rue de l'étoile
1180 - Bruxelles
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02/376.79.87
ou 0495/92.86.12
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